Kako

Kako est né en 1963 à Mont Vert les Hauts, un coin de nature dans le sud de l’île de La Réunion. 

Fasciné par les « piédbwa » et vivant avec eux dès l’enfance, il les transpose, dessinés sur ces premières toiles. L’exposition Etadam en 2000, en duo avec Nathalie M et le livre édité à cette occasion, révèlent un jeu subtil de cache-cache et de distanciation. L’arbre s’interpose entre le spectateur et des instantanés de vie quotidienne ou de scènes mythologiques, comme dans la série Bleue de 2006. 

Travail et influences

La peinture onirique de Hugh Weiss avec qui l’artiste a l’occasion d’échanger longuement, influence sa pratique picturale car elle propose des voyages imaginaires dans le monde réel du rêve et du cauchemar. Les représentations de l’arbre occupent alors une place centrale dans la recherche artistique de Kako. Elles sont tour à tour ou simultanément arbre généalogique, arbre à palabres, arbre de la liberté, arbre sacré et forêt de symboles. 

En 2008, Kako insère le motif qui lui est cher sur des tirages photographiques de paysages urbains et d’espaces publics pour mettre en évidence les contradictions entre mémoire de l’image et celle du temps. L’arbre naît, vit et perdure. Dans sa semblante immobilité, il pointe la schizophrénie de nos vies modernes, un sujet de la série 7 jours à New-York.

Lorsqu’il se lie d’amitié en 2009 avec Hervé Di Rosa, l’univers graphique et explosif de couleurs de cet artisan de la Figuration Libre le séduit et influence de nouveau sa peinture de techniques mixtes. 

En 2010, Kako mène une réflexion sur les contrées racines d’un nouveau monde, sur la Ré-union de l’humain au végétal ou le monde à venir où « il n’y a rien de purement humain, il y a du végétal dans tout ce qui est humain, il y a l’arbre à l’origine de toute expérience » (E. Coccia, philosophe).

Questionnements

De ses retours de voyages, de Chine, d’Inde et du Pays Madécasse (Madagascar), il questionne ensemble l’identité multiple de nos appartenances diverses et notre écologie à la fois individuelle et collective. 

 La place de l’homme au sein du vivant (question que pose le genre du paysage) est l’enjeu essentiel dans la pratique de l’artiste. Elle constitue encore l’argument de Piédbwa, l’Arbre Manifeste, installation au musée Léon Dierx où l’arbre est au coeur de l’oeuvre, au coeur de l’espace d’exposition et du public.  

Avec des techniques qui lui sont chères, le dessin à l’encre et au fusain, la peinture à l’huile et l’assemblage, l’artiste adopte une prise de position ferme d’écologiste. 

En parallèle, Kako réfléchit et oeuvre avec l’artiste plasticien Stéphane Kenkle, à une « artgriculture » sur une parcelle de 6 hectares, une volonté de « re-coloniser » l’espace par le végétal.