Arthur Grimaud, Branche de goyaves2e quart 19e siècle

Adolphe d'Hastrel d'après Arthur Grimaud, Étude de fruits, in Album de l'île Bourbon, 1848

Cabinet des estampes
VERGER CRÉOLE
1er août - 30 octobre 2019

Les jardins traditionnels de La Réunion comportent souvent une partie réservée aux arbres à fruits.  

Ces vergers participent à l’art de vivre créole et témoignent des échanges historiques que les botanistes, amateurs et professionnels, ont entretenus avec leurs correspondants ailleurs dans le monde. Il s’agit alors d’enrichir la flore, souvent dans une perspective économique. S'y ajoute la passion des Réunionnais pour les collections de plantes depuis les origines de l’occupation de l’île. 

Les lithographies de fruits présentées dans cette exposition évoquent les planches botaniques mais leur mise en scène artistique, les modelés, la présence d’animaux parfois les rapprochent du genre de la nature morte, l’un des cinq genres en peinture dans l’histoire de l’art. 

Arthur Grimaud

Le tableau d’Arthur Grimaud, au centre de cette présentation est l’un des 30 tableaux peints par cet artiste pour Nicolas Bréon, premier directeur du jardin botanique de Saint-Denis, connu aujourd’hui sous le nom de Jardin de l’Etat.  

De format carré, sur un fond en dégradé de bleu, une branche se détache avec des feuilles et des fruits à différents stades de maturité. Sur la gauche, à la base, le fruit est ouvert afin de présenter l’intérieur. La mise en scène est savante et cette suite, malheureusement dispersée aujourd’hui, atteste des talents de l’artiste dans la représentation de la flore de l’île. 

Grimaud s’est passionné pour la représentation des fruits comme l’atteste dans cette salle aussi une corbeille de fruits et légumes. Cette lithographie de 1848 est l'unique témoignage d'un tableau disparu depuis. 

  

Antoine Louis Roussin

 

Lors de la réalisation de ses premières lithographies, Antoine Louis Roussin s’intéresse à la flore de l’île aussi. Dans la série des Souvenirs de l’île Bourbon puis Souvenirs de La Réunion (1847-1850), ses lithographies sont essentiellement en noir et blanc. Il modèle les fruits avec des ombres, détaille leur surface, les met en valeur comme dans une nature morte. 

La plupart de ces premières productions sont reprises dans les deux éditions de l’Album de l’île de La Réunion (1ère édition de 1856 à 1876 ; 2e édition de 1879 à 1886). Elles sont souvent inversées et réalisées cette fois-ci avec l’aide d’encres de couleur.  

L’exposition révèle une sélection d’œuvres comparatives pour mieux saisir le travail accompli entre les premières versions en noir et blanc et leur reprise dans la première édition de l’Album