LE FONDS ADÈLE FERRAND 

Adèle Ferrand, Portrait de Georges Ferrand (père d'Adèle), 1835-1840

Adèle Ferrand 

Nancy, 1817 - Saint-Pierre, 1848

Dernière d’une famille de cinq enfants, Adèle Ferrand naît à Nancy, le 20 octobre 1817. Son père, marchand de papier, s’était établi dans la ville en 1814 probablement pour s’éloigner des troubles politiques parisiens.

Adèle se forme, comme son frère Jules, au dessin et à la peinture auprès des artistes nancéiens tels Jean-Joseph Thorelle ou Dieudonné Pierre.

La famille retourne à Paris en 1834, sous la Monarchie de Juillet, dans le quartier de la Nouvelle Athènes, où habitent de nombreux artistes, écrivains ou musiciens des années romantiques. Elle se déclare élève d’Eugène Le Poittevin, peintre de genre, de paysages et de marines, puis du belge Louis Gallait, célèbre peintre d’histoire. Dès 1837 elle expose régulièrement des scènes de genre et des portraits au Salon à Paris, mais également en province, avec un certain succès critique.

Louis Gallait, Autoportrait, vers 1830

Adèle Ferrand, Portrait présumé de Madame Jean Lauret tenant une rose, 1846-1848

Adèle Ferrand et La Réunion

 

En 1846, elle rencontre à Paris Denis François Le Coat de Kervéguen, aîné de la branche cadette d’une riche famille créole de planteurs, et l’épouse. Accompagnés des parents d’Adèle, la famille s’installe la même année à Saint-Pierre, à l’île Bourbon. Elle donne naissance à leur fils Hervé au mois de décembre 1846. Elle décède à Saint-Pierre de La Réunion, âgée de 30 ans, le 1er avril 1848.

La carrière d’Adèle Ferrand est très courte, une douzaine d’années en tout, dont les deux dernières passées à La Réunion. Durant son séjour dans l’île, elle réalise de nombreuses études de son jeune fils et entreprend des portraits de sa belle-famille et de commande. Quelques dessins ou esquisses sont en lien avec ces années réunionnaises en raison de la présence d’éléments iconographiques spécifiques : paillottes, aloès, palmiers, oiseaux exotiques.

Adèle Ferrand, Le Boucan et le Choca bleu, vers 1847

Adèle Ferrand, La mère et l'enfant, 1835-1840

La collection Adèle Ferrand du musée

 

Les premières œuvres d’Adèle Ferrand entrent au musée Léon-Dierx dès 1911 lors de la campagne de constitution des collections du musée avant son ouverture en 1912. 

Dix ans plus tard, en 1922, Hervé Le Coat de Kervéguen, le fils unique de d’Adèle Ferrand, lègue au musée Léon-Dierx l’intégralité des œuvres de sa mère restées en sa possession. Ce legs exceptionnel composé de 24 œuvres encadrées - peintures et dessins - et 305 dessins, vient enrichir le fonds initialement constitué d’une douzaine de peintures de l’artiste et par la même occasion, les collections de la première moitié du XIXe siècle du musée. 

Le fonds de dessins, d’esquisses, de croquis et de pochades permet de retracer les étapes de création des œuvres de l’artiste

 

   

Adèle Ferrand, Études de personnages à l'époque Louis XIII, 1835-1840 (à gauche) ; Jeune fille dessinant, 1835-1840