LES CHEFS-D'OEUVRE DU MUSÉE : Adolphe Martial POTEMONT

Adolphe Martial POTÉMONT

Paris, 10 février 1828 - Paris, 14 octobre 1883

 

Adolphe Martial Potémont dit A.-P. Martial, élève des peintres Léon Coignet et Félix Brissot de Warville acquiert une formation généraliste de peintre de paysage, s'initiant également à la peinture d'histoire et au portrait. Il expose au Salon à Paris de 1846 à 1882. Il est surtout connu pour ses vues gravées à l'eau-forte, notamment celles du vieux Paris et de ses habitants avant les transformations d'Haussmann, durant les années 1860. 

Durant son séjour à La Réunion, entre 1847 et 1857, c’est une autre technique qu’il privilégie : la lithographie. Il participe aux côtés d’Antoine Louis Roussin au développement de la production d’estampes témoignant des paysages de la colonie, de ses habitants, et des événements auxquels il a assisté, notamment ceux liés à l’abolition de l’esclavage en 1848. 

Adolphe Potémont est aussi l’auteur de gouaches et de peintures, plus rares, sur les îles de l’océan Indien, attestant de voyages effectués dans la région. Il s’est notamment rendu à Madagascar, figurant parmi les premiers artistes européens à laisser un témoignage artistique sur cette île. 

Paysage à Madagascar, Adolphe Martial POTÉMONT

Vers 1850
Huile sur toile
49,5 x 72 cm
Inv 2017.16.1

Ce tableau de dimension moyenne représente un paysage malgache sans qu’il soit possible d’identifier un lieu précis. Nous sommes dans une plaine et les sommets de deux montagnes se distinguent au loin. 

Le regard est attiré au centre de la composition par deux femmes de dos, vêtues de façon traditionnelle. Elles introduisent une note colorée dans un paysage où dominent de nombreuses nuances de vert. 

Au premier plan, un bosquet d’arbres du voyageur (ravenales) ferme la perspective à gauche. Un petit palmier forme son pendant à droite. Un cours d’eau conduit l’œil vers le second plan où se détachent des maisons en paille et la masse imposante d’un arbre. 

Dans sa composition, ce tableau participe au courant exotique qui traverse la peinture française au XIXe siècle, notamment avec les Orientalistes. La rencontre avec des espaces naturels lointains, avec leur végétation luxuriante et leur faune exotique, inspire aux artistes de nouveaux motifs. 

Ici l'artiste se plaît à représenter un paysage remarquable par sa végétation dévorante et diversifiée caractéristique des terres tropicales tout en le composant selon les règles académiques de la peinture de paysage.