# Résonances, le Louvre à la Réunion
La Hiérarchie des genres
L'art du dessin en France durant la première moitié du XIXe siècle
Musée Léon-Dierx
17 Juillet - 15 Octobre 2021
du mardi au dimanche de 9h30 à 17h30
Résonances est une exposition aux ramifications multiples établie dans le cadre d’un partenariat entre le musée du Louvre et les cinq musées bénéficiant du label « Musée de France » à La Réunion.
Ces musées labellisés sont, les trois musées qui relèvent de la tutelle du Département (le muséum d’Histoire naturelle, le musée Léon Dierx et le musée historique de Villèle), et deux des musées de la SPL Réunion des musées régionaux (le musée Stella Matutina et le Musée des arts décoratifs de l'océan Indien).
Dès son ouverture en 1793, le musée du Louvre a été conçu comme un «musée des musées», au service de l’ensemble du territoire. Aujourd'hui encore, le Louvre développe son action sur le territoire national et notamment en Outre-mer. La Réunion a ainsi été retenue pour la qualité de ses musées et des collections.
Les cinq expositions concomitantes produites en partenariat avec le Louvre présentent des dessins issus de ses collections du département des arts graphiques appelés à dialoguer avec les oeuvres des musées réunionnais, chacun abordant une thématique en lien avec ses collections.
L'art du dessin en France
L’exposition du musée Léon Dierx présente quatre-vingt-six dessins, dont cinquante-huit issus des collections du musée du Louvre, qui témoignent de l’évolution du goût et des sujets propres à cette époque.
Dans l'art du dessin académique de cette première moitié du XIXe siècle en France, les genres sont hiérarchiquement organisés et structurent la création artistique.
La hiérarchie des genres classe les genres picturaux, plaçant au sommet la peinture d'histoire, et par échelons décroissants les autres spécialités que sont le portrait, la scène de genre, le paysage et la nature morte.
Les portraits, les paysages et, dans une modeste contribution, les scènes de genre conservés au musée Léon Dierx entrent en résonance avec les dessins du musée du Louvre. Les scènes historiques qui illustrent le « grand genre » et la nature morte sont exclusivement représentées par des œuvres du Louvre
Parmi les œuvres venant de Paris, les noms d’artistes célèbres comme Jean Dominique Ingres, Théodore Géricault, Eugène Delacroix, Jean-Baptiste Corot ou Théodore Chassériau rythment le parcours. Répondent en écho, les œuvres d’artistes de La Réunion ou ayant séjourné dans l’île comme Jean-Joseph Patu de Rosemont, Émile Grimaud, Adèle Ferrand ou Adolphe Martial Potémont.
La hiérarchie des genres
La hiérarchie des genres, théorisée par André Félibien (1619-1695), est une classification des genres picturaux, les structurant en fonction de leur prédominance les uns sur les autres.
Elle place à son sommet la peinture dite « d’histoire » dont les sujets, mythologiques ou tirés de l’Antiquité, bibliques ou religieux, historiques ou allégoriques, décrivent des scènes à caractère héroïque ou dramatique, des sujets considérés comme nobles.
Puis, arrive, en deuxième position, le portrait, peint ou dessiné, suivi de la scène de genre, rassemblant les scènes de vie quotidienne et anecdotiques.
Clôturent le classement, les dessins ou peintures de paysage, puis les natures mortes dont les sujets sont des objets inanimés, des victuailles ou des animaux morts.
Durant la première moitié du XIXe siècle, le monde de l’art est animé par un vif débat portant sur la définition et l’évolution des genres picturaux, en particulier lors de la réception des œuvres au Salon.
Rassemblés au sein de l’Académie des beaux-arts, les gardiens des grands principes de la tradition classique s’opposent inlassablement aux défenseurs d’une esthétique nouvelle émergeant avec la jeune génération des romantiques.
Une hiérarchie contestée
Parmi les bouleversements à l’œuvre durant un demi-siècle, la peinture d’histoire est progressivement remise en question, altérée par le choix de sujets anecdotiques et la réinterprétation du sujet, moderne ou littéraire, opérés par les romantiques.
Si le portrait est, de tous les genres, celui qui subit le moins de mutations, le paysage, genre jusqu’alors inférieur, prend une place de premier rang. Les paysagistes des années 1800-1850 ouvrent la voie aux avant-gardes dans la seconde moitié du siècle notamment à l’Impressionnisme.
La scène de genre, durant la première du moitié XIXe siècle, est marquée par le caractère historique et anecdotique des sujets.
Au cours de cette période, des natures mortes sont également produites mais elles tendent à se confondre avec des préoccupations essentiellement d'ordre plastique.
Les œuvres du musée du Louvre et celles du musée Léon Dierx ici rassemblées, témoignent de ces évolutions.
Ces études académiques, études préparatoires, esquisses rapidement exécutées, dessins mis au carreau, œuvres autonomes, attestent aussi de l’apogée de l’art du dessin en France au XIXe siècle.