LES CHEFS-D'OEUVRE DU MUSÉE : Pierre-Auguste RENOIR

Pierre-Auguste RENOIR 

Limoges, 25 février 1841 – Cagnes-Sur-Mer, 3 décembre 1919

La peinture de Renoir est probablement une des plus populaires du mouvement impressionniste. Issu d’un milieu ouvrier, fils d’un tailleur de vêtements, Auguste Renoir travaille à 13 ans comme peintre sur porcelaine. Il entre à l’École des beaux-arts de Paris en 1862 dans l’atelier de Charles Gleyre, où il se lie notamment d’amitié avec Claude Monet. Ce dernier, en l’incitant à peindre en plein air, contribue à l’évolution stylistique de Renoir vers l’impressionnisme en éclaircissant sa palette. Il participe aussi aux premières expositions impressionnistes. 

Renoir peint surtout des scènes de genre et des figures, portraits ou femmes nues. Après une période qu’il qualifie d’« aigre » ou ingresque au milieu des années 1880 où il privilégie le dessin, il adopte à partir de 1890 un autre style. Sa peinture devient plus nacrée et sa touche fluide.  

Les années 1890-1900 sont celles de la maturité mais aussi de la dégradation progressive de sa santé : des rhumatismes déformants restreignent sa capacité à peindre. Devant ce handicap, le marchand d’art Ambroise Vollard, devenu un intime de Renoir, l’incite à faire de la sculpture, en collaboration avec un jeune sculpteur Richard Guino, un élève de Maillol. Cette collaboration se déroule de 1913 à 1918 et donne naissance à une douzaine de sculptures en bronze de différents formats. Ses œuvres sculptées traduisent en trois dimensions l’esprit de ses peintures.

Eau ou Petite Laveuse, Pierre-Auguste RENOIR

1916
Bronze
26 x 23 x 13 cm
Inv 1947.01.107
Don Lucien Vollard 

La Petite Laveuse, une jeune femme accroupie un genou à terre, est une allégorie de l’eau. Cette sculpture éditée par Vollard, a pour pendant la statue d’un homme agenouillé intitulée le Petit forgeron, dite aussi le Feu. 

Cette figure figée, trahit l’absence de modèle et le travail sur dessins. Elle a une position peu naturelle : une main tient un tissu, l’autre se trouve sous le genou alors que ce type d’activité domestique s’effectue à l’aide des deux mains. 

Les traces du modelage sont très visibles sur cette petite sculpture, comme s’il s’agissait d’une étude. La grande version de L’Eau ou Grande laveuse accroupie, exécutée en 1917, présente une surface plus lisse et des détails plus fins.

Le thème des baigneuses occupe une place majeure dans l’œuvre de Renoir, toutes techniques confondues. À ce titre, cette sculpture peut être rapprochée d’un pastel préparatoire à une lithographie ou des gravures comme Le fleuve Scamandre conservés au musée Léon-Dierx. Renoir, utilise le thème ancestral de la femme comme prétexte à la représentation de formes aux lignes souples et gracieuses qui exaltent la beauté féminine.

Baigneuse debout en pied, vers 1896, pastel, coll. MLD                         
                                                     
                                  

Le fleuve Scamandre, 4e quart 19e siècle, gravure à l'eau-forte, coll. MLD