LES CHEFS-D'OEUVRE DU MUSÉE : Maurice ELIOT

Maurice ELIOT 

Paris, 9 septembre 1862 – Épinay-sous-Sénart, 21 août 1945

 

Fils d’un marchand de bois, Maurice Eliot se forme dans un premier temps auprès d’Émile Blin peintre, aquafortiste et Maire du village de Montmartre. En 1882, après son service militaire, il s’installe à Paris dans un atelier partagé avec le peintre Charles Léandre. Il entre également la même année à l’École des beaux-arts de Paris où il reçoit un enseignement académique, notamment sous la direction du peintre Cabanel. En 1883, reçu au concours de professorat de dessin dans les écoles de la ville de Paris, il commence aussitôt son nouveau métier, dispensant des cours de pastel.

En 1885, il expose pour la première fois au Salon, expose régulièrement à Paris et en province et participe à de nombreux concours. À la fin du XIXe siècle, Eliot accède à la notoriété : en 1900, à 38 ans, il participe à l’exposition Universelle et obtient une médaille d’argent. A 44 ans, jouissant d’une double réputation de peintre et d’enseignant, il obtient un poste de professeur de dessin à l’école Polytechnique. Durant les années 1930, des problèmes financiers, la perte de ses proches mais surtout les nouvelles orientations de l’avant-garde artistique contribuent à rendre désuètes les œuvres d’Eliot et sa fidélité à la facture impressionniste.  

La propriété familiale d’Épinay-sous-Sénart, au sud-est de Paris, traversée par l’Yerres, bordée d’un étang et d’un grand parc, lui offre la majeure partie de ses thèmes champêtres : scènes de genre paysannes et paysages de la vallée de l’Yerres le rendent célèbre de son vivant. Essentiellement paysagiste et héritier des impressionnistes avec ses touches de couleur divisées, Eliot se plaît à représenter inlassablement les mêmes sujets aux différentes heures du jour pour étudier les variations de la lumière et ses effets sur le paysage. 

L’étang fleuri, Maurice ELIOT

1892
Huile sur toile
60,2 x 82 cm
Inv 1947.01.38
Don Lucien Vollard

Les œuvres de Maurice Eliot ont généralement un caractère avant tout décoratif, car l’harmonie des couleurs et la répartition des tons font partie de ses préoccupations principales de peintre, pastelliste et décorateur. 

L’Étang fleuri est une vue de la propriété familiale dont il a toujours apprécié le calme et la poésie. Il utilise une touche papillonnante pour rendre de manière sensible les reflets de la végétation dans l’eau, n’hésitant pas à utiliser des couleurs intenses, voire criardes. Comme les impressionnistes, il peint sur le motif dans la nature et plante son chevalet dans la vallée de la Yerres à la fois simple et sauvage.

Cette œuvre évoque les célèbres Nymphéas de Claude Monet. Le tableau d’Eliot a cependant été peint en 1892, un an avant les premiers Nymphéas du maître de Giverny. L’exécution n’est pas la même, mais l’attention portée aux couleurs et à l’effet décoratif est tout à fait comparable. La touche vive et courte donne une impression de mouvement semblable à ce que recherchaient les impressionnistes. 

Maurice Eliot, Paysage aux oies, s.d.