LES CHEFS-D'OEUVRE DU MUSÉE : Maxime MAUFRA
Maxime MAUFRA
Nantes, 17 mai 1861 – Poncé-sur-Loire, 23 mai 1918
Originaire de l’Ouest atlantique, Maxime Maufra s'initie à la peinture de plein air auprès des paysagistes nantais proches de l’école de Barbizon. Voyageant en Angleterre, il découvre Constable et Turner.
En 1890, il choisit de se consacrer entièrement à la peinture. Séjournant à Pont-Aven et au Pouldu, il y rencontre Gauguin, Sérusier et leurs amis et subit l’influence du synthétisme. Maufra a cependant toujours refusé toute doctrine et toute appartenance à une école. Pendant des années, il parcourt la Bretagne, réalisant de nombreuses études au fusain, rehaussées au pastel, notations colorées pour de futurs tableaux ou estampes.
En 1892, il s'installe à Paris et son atelier est un lieu de rendez-vous pour les poètes, artistes ou hommes politiques. De 1892 à 1894 il participe aux expositions des peintres impressionnistes et symbolistes à la galerie Le Barc de Boutteville qui lui consacre une exposition personnelle en 1894. C’est avec Paul Durand-Ruel que Maufra signe cette même année un contrat d’exclusivité pour son œuvre. Cependant Ambroise Vollard, à peine installé rue Lafitte, vient à Pont-Aven pour acquérir quelques œuvres de Gauguin mais aussi de Maufra.
Il expose régulièrement dans les différents Salons à Paris et produit de nombreux tableaux, de facture impressionniste, pour le marché américain.
Bretons sur la route, Maxime MAUFRA
Non datée
Huile sur toile
59,3 x 72,9 cm
Inv 1947.01.79
Don Lucien Vollard
Quelques bretons sur une route de village au crépuscule, et la silhouette d’un arbre qui se détache sur le couchant : le paysage est simple et l’atmosphère nous renvoie à une solitude étrange, paisible autant que mystérieuse devant cette étendue bientôt recouverte par la nuit.
Comme dans ses dessins, les différents éléments du paysage, arbre, chemin, personnages, sont bien identifiés, isolés de traits discontinus noirs créant un effet de profondeur et de dynamisme. Les touches de couleurs sont rapides et fluides et procurent un certain mouvement au paysage.
La ligne d’horizon vient séparer la toile en deux parties contrastées : au ciel nuageux d’un crépuscule orangé s’oppose un paysage sombre, que le chemin de terre ocre vient adoucir. Les coloris chauds du chemin et du grand ciel au soleil couchant renvoient peut-être aux discussions que Maufra a eues avec Gauguin sur l’emploi des couleurs pures comme le vert Véronèse et le jaune de chrome. "Paysagiste, j'ai peint tout ce qui m'a ému, fouillant la nature, essayant de rendre le caractère de ce qui m'attirait et de mettre dans mon œuvre cette émotion que j'ai rencontrée" disait Maufra lui-même. Les couleurs deviennent symboliques, le dessin va à l’essentiel, Maufra tente d’atteindre l’essence même des choses.
Maxime Maufra, La Vague, 1893, coll. MLD